JOUR 4
Bonjour,
J’ai perdu l’inspiration depuis le JOUR 3, mon esprit a, je vous avoue, quelque peu divagué, comme vous l’aurez remarqué.
Oser s’avouer que l’on a réellement une problématique alimentaire est assez difficile à gérer pour l’ego qui ne vit qu’au travers du spectre de la perfection.
Se montrer chaque jour sous un meilleur jour malgré les jours gris.
Dire que tout va bien même si l’on vit une crise interne.
Être le gendre idéal à toute épreuve pour sa famille, ses amis, … ou avant tout, pour soi-même.
Vivre dans un monde où tout n’est que bonheur, joie et amour.
L’ego place tant d’effort à faire en sorte que l’on y croit que l’on finit par vivre dans son propre monde, être finalement berné et berner son entourage.
« La poupée de cire », « le soleil qui entre dans la pièce », « le visage d’ange », « l’eau qui dort »… et j’en passe : inscrivez-moi à la Comédie Del Arte s’il vous plaît car j’y ai cru moi aussi à tous ces dires.
Alors comment démêler le vrai du faux d’un univers construit par notre ego dans le seul but de sa survie ? De notre survie à nous ? Amour, Inspi, Ginette, Joe, Mental, … Ego, cette petite chose haute comme trois pommes a tenu la barque dans un monde paradisiaque où même les pets sentent la rose. Où le mal n’existe pas, où le meilleur de chacun est révélé par leurs actes et où même s'ils commentent des fautes, ils sont immédiatement excusés car trébucher sur un caillou entraîne un effet papillon qui, inévitablement, va le faire ricocher sur quelqu'un d’autre.
Alors on excuse tout.
On se coupe de toutes émotions négatives, et on se ment à soi-même.
On se déconnecte de la réalité pour vivre dans une dimension décalée.
Évidemment que de cette façon on ne se sent jamais à l’aise dans ce monde. Évidemment que de cette façon on se sent incompris et impuissant face à la vie qui nous impose des choses qui n’existent absolument pas dans notre univers à nous.
Puis un jour, on finit par se réveiller, forcé par l’art thérapeutique d’un journal de bord car quelque chose ne va pas et que « ce n’est pas normal », alors réglons cela le plus vite possible s'il vous plaît.
« Arrachez-moi mes blessures que l’on n’en parle plus, docteur. »
Ah si les blessures intérieures pouvaient être pansées par une cure de Doliprane sur 7 jours, ce monde irait mieux. Quoique dans ma situation j’opterais plus pour quelque chose de codéiné, 7 jours à vivre dans l’asphalte au fond de mon lit et c’est fini. Parce qu’évidemment demain est un autre jour.
Vous voyez, l’art de l’imagination nous porte loin, très loin, vivre dans un inconscient stellaire peut amener à un réveil plutôt brutal. Et pour ma part je ne suis pas du matin.
D’abord j’ai besoin de mon café : en silence. Non pardon, de mon verre d’eau pour réveiller mon corps (lol), pendant ce temps mon café se prépare. Puis un café pris devant ma série, puis un autre pendant ma préparation. Au total 1h30 pour m’éveiller. De Toulouse c’est le temps que l’on met pour rentrer des vacances au bord de l’eau ou des montages. C’est peut-être aussi le temps qu’il faut à mon ego pour connecter sa dimension de perfection à la vie de tous les jours.
Je l’aime bien ce monde parallèle, ne vous en faites pas si c’est le cas.
Le seul souci c’est que l’on s’y sent terriblement seul. Même quand d’autres personnes ont leur propre monde à elles. Et ça demande énormément d’énergie pour être à la fois ici et là-bas.
C’est peut-être pour cette raison que je mange autant mes émotions. Car dans mon monde à moi, la colère, la peur, le dégoût, la honte, la tristesse n’existent pas. Le seul entre-deux reste la culpabilité.
Parce que quand on tombe sur un caillou et que celui-ci fait mal à l’autre ou à soi, on culpabilise toujours : pour l’autre ou le caillou.
Vous le sentez comme on rentre en profondeur du sujet ?
Comme quoi un paragraphe d’un article sorti de nul part peut être l’origine d’un électrochoc : d’une prise de conscience.
Rien n’arrive par hasard, me diriez-vous.
Bisous mes amours
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