Plaisir d'écrire

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Rencontre

 

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Ta peau craquelée et martelée par la vie, semble elle aussi souffrir de celle-ci tout comme toi Judith. L'éclat de ta peau s'est évanoui dans tes désirs inassouvis. Tu t'es perdue et je te retrouve ainsi, assise au bord de cet océan, façonnant l'horizon d'un regard rempli de larme. Tu pleures. Tu te heurtes à la vie et te retrouve face à elle et sa force imposante. Tu es si petite face à cet océan et tu réalises que tu n'es rien face à lui..

 

Je décide de m’asseoir à tes côtés, plonger dans tes pensées, regarder l'horizon à ta hauteur.

Nous sommes à ce moment précis égaux face à la vie qui nous frôle de son eau fraîche et salé. Le son de l'eau et des oiseaux remplacent nos mots. Le moment est tel qu'il ne sert à rien de parlé, la situation en dit long. Je sais juste que tu es triste et pensive, je n'ai rien d'autre à savoir de plus.

Pour te protéger de tes mauvaises pensées, je te prend dans mes bras, t'enveloppant comme un manteau protecteur. Tu n'es plus seule face à cet élément. Tout se relâche, tu te décontractes et pleures dans mes bras. Malgré tout je te comprend.

Tu as le mal de la vie, tu n'as plus envie de dépendre de celle-ci, plus envie d'être cette petite créature marine pouvant se faire emporter par les vagues de son bien aimé l'océan. Tu souhaiterais pourtant t'accrocher à la vie comme tu t'accroches à ma veste, mais tes pieds glissent en sa direction.. La grandeur de l'éternité t'appelle et tu préfères entendre la voix de celle-ci fuyant la peur des paroles de ton cœur.

Je suis là moi aussi, présent, spectateur de ton combat, incapable d'agir car la bataille se passe en toi. Tu n'oses même pas me regarder, encore moins me parler, et je ne peux rien faire face à ce spectacle. Dit moi seulement que tu es encore là près de moi.. offre moi un bout de ta pensée..

 

« Judith parle moi, que se passe-t-il ?» dis-je sous une perte de contrôle inexplicable  ; malheureusement je dois faire face à son silence déconcertant.. Son esprit semble avoir quitté toute partie vivante de son être, le regard perdu dans le vide, elle semble se détachait du tout petit à petit.

 


 

 

Au même moment, au même endroit mais dans une autre dimension dans la pensée de Juliette.. ;

 

« Et je me sentais comme prisonnière d'un tonneau de vague, à tel point que j'en ai perdu la vision. Perte de contrôle. Seule ma voix intérieur  s'accroche pour ne pas me laisser aller au rythme des vagues. 

L'océan a perdu sa nature, il est si silencieux et pourtant si dévastateur. Majestueux par ses mouvements apaisants, il n'en a pas pour autant les idées bien placées.. Et j'ai peur de cette pensée intérieure, j'ai peur de découvrir ce nouveau paysage dévasté par la vérité.. Paysage pourtant autrefois mythique voir idyllique, brisé en si peu de temps..  Aujourd'hui, j'ai peur de ne pas avoir les outils tout comme la force nécessaire pour le reconstruite..
Et pourtant, je sais que ces moments privilégiés en tête à tête sont un cadeau, cependant je ne sais discerner le bien du mal de tout cela, si ce n'est ma volonté à me faire bercer par cet être naturel.  »

 


 

 

 

« Mais au fond est-ce que cela a réellement un sens ? Pourquoi vouloir valser au rythme de l'inconnu et de l'imprévu lorsque la sécurité t'offre ses baisers.. ? » lui redemandai-je dans l'espoir d'une réponse de sa part.



« Tout simplement parce que c'est cela la vérité. La vie se cache à travers l'invisible Fabio. Elle se trouve présente à travers tout, le vent, le soleil, un sourire, un frisson.. elle se passe là sous notre nez.. mais bien des personnes n'en n'ont réellement conscience que sur leur lit de mort... Lorsque qu'ils comprennent enfin que la vie se trouvait partout et qu'elle est sur le point de disparaître d'eux-mêmes.. c'est tragique et pourtant.. cela explique le regret de tant de personnes à leur mort..

Je ne veux rien regretter, je n'ai rien à regretter, je n'ai pas peur de la vie, elle m'appelle voilà tout. »



Je compris alors ce qu'il se passait..

C'est comme un tourbillon qui vit en moi, un cyclone, une tempête qui laboure mon corps dans son entièreté ; j'étais un frein à sa réalisation.

Je n'ai pas voulu plus longtemps la déranger en ce moment de recueillement.. et la laissa s'évader.



30/10/2016
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